5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 13:30

Une terre baignée par les eaux de la Méditerranée. Une terre façonnée par les vents secs de l'Afrique. Une terre criquée de grottes, de gorges, de canyons. Une terre aride de rouge, d'ocre où s'étendent des déserts de rocailles et de thym séché, paradis des abeilles. Une terre de routes sinueuses qui montent, serpentent, enlacent les montagnes. Une terre bénie des dieux qui l'ont pourvue de mille sources d'eau claire, vivifiante, presque miraculeuse. Une terre d'oasis d'oliviers, de lauriers en fleurs, de jardins, de plantes grasses. Une terre de villages accrochés en nid d'aigles. Une terre où l'on arrive à saisir le temps.

Une terre où il fait bon vivre : la Crète.

Voyage juin 2009




JEUDI 18 JUIN

Poser sur l'aéroport de Héraklion, nous descendons de l'avion et déjà sur le tarmac, les odeurs d'eucalyptus, de pinèdes, d'oliviers se mêlent au parfum du soleil et des vacances. Il fait chaud et Paris nous semble loin.

Nous récupérons notre voiture de location qui sera un peu comme notre maison pendant ces deux semaines et nous filons par le nord est, l'effervescence de la ville nous déroute un peu. Les premiers paysages défilent sous nos yeux, notre première étape sera Agios Nikolaos où nous décidons de passer la nuit dans une pension.

"C'est là ? Tu crois que c'est là ? Je vois pas de numéro sur la porte et ça semble désert. " Et pour cause, nous arrivons devant la pension à l'heure de la sieste, il est quatre heures de l'après midi. La curiosité un peu forte nous hisse sur la pointe des pieds pour regarder à travers les grilles de la porte. Nous découvrons un patio dans lequel jouent et dorment une ribambelle de chats. Ils sont à l'ombre d'un figuier majestueux sur l'épaule duquel s'appuie une vigne qui n'en finit pas de s'entrelacer, de s'élancer, de s'agripper en hauteur à tout ce qu'elle peut. Et là, presque effacé, le numéro que nous cherchions, le 15.



C'est un couple qui nous accueille, avec sourires et poignées de mains de bienvenue. Côté pratique, le monsieur parle français après avoir vécu à Avignon et nous présente donc avec fierté la chambre qu'il nous propose "La numéro 6, la plus belle." Les persiennes tiennent fermées à l'aide de deux chaises rouillées sans assise, tout est cassé, vieux, ça sent (enfin, ça pue) le chat de partout, mais oui, on a la plus belle vue sur le patio. Le jardin est luxuriant, débordant de verdure, de couleurs enchevétrées dans une jungle rafraîchissante où les chats paressent. "La salle de bains et les toilettes. " Ah... Oui... La douche est dans les toilettes, rien ne semble avoir vu ni personne ni une éponge depuis bien longtemps, mais ça fonctionne alors en faisant vite ça passe...



La nuit, tour dans la ville qui est sortie de sa torpeur de l'après midi. Elle s'est réveillée et semble enfin se mettre à vivre. Petite ville en bord de mer avec force de restaurants de poissons, bars branchés, mais en fouinant un peu, nous arrivons à nous perdre dans des ruelles ombragées dont les trottoirs sont submergés de pots de fleurs. Nous goûtons à la fraîcheur du soir en même temps que des mezzes.

Et puis retour au bercail où nous respirons les odeurs du jardin qui étaient restées prisonnières de la chaleur de l'après midi. Je me retrouve avec du jasmin, du passiflore et des fleurs de datura plein les bras, offerts par la dame aux fleurs, appelée ainsi par son mari. Nous prenons le frais sur le toit de la maison, les chats sont bien surpris de nous trouver là à siroter une bière en écoutant la rumeur de la ville chanter avec le vent dans les bougainvilliers. Je crois que nous occupons leur terrain de chasse...


VENDREDI 19 JUIN

La nuit a été horrible. Bourrasques de vent et plaintes des guerres de chats toute la nuit. J'ai eu envie d'un Karcher surpuissant pour calmer tout ce petit monde qui vous ronronne dans les pattes le lendemain matin en recherche de caresses. J't'en foutrais moi !

Nous reprenons la route direction Mochlos, un petit village de pêcheurs sur la côte.


sur la route de Mochlos

La route serpente parmi les falaise dominant la mer, et nous sommes surpris de la végétation riche qui nous entoure. Mochlos s'avère être en fait un village de tavernes au bord de l'eau, mais nous apprècions cette halte qui me permet de déguster de la purée d'aubergines et de la seiche grillée agrémentée d'un simple trait d'huile d'olive et d'un filet de jus de citron.



Nous décidons de camper ce soir et nous nous mettons en quête d'un coin isolé. Nous croisons une maison en bord de route qui arbore une pancarte indiquant en français une vente de miel de thym. Intrigués, nous approchons de la terrasse et sommes accueillis par une française venue de Belfort s'installer ici pour rejoindre son compagnon.  Ancienne institurice, elle vit de culture de miel, d'huile d'olives et de fruits. Grandes poignées de mains entre voisins de l'est. "Vous tombez bien, c'est l'heure du raki ! " Bon sang ! Le raki est un alcool fait avec les restes de la presse du raisin au moment de la fabrication du vin et titre à 40°...  Je m'étouffe à moitié en buvant mon verre... Nous passons ainsi un moment sur cette terrasse pleine de fraîcheur, de douceur de vivre, d'hospitalité et de simplicité. Nous goûtons aux amandes fraîches qu'on nous décortique, aux pêches du jardin et au miel, un élixir délicieux tel que je n'en n'avais encore jamais mangé. Nous sommes bien, comme chez nous parmis ces gens adorables. Nous repartons comblés de cette belle rencontre avec un pot de miel pour le petit déj, une bouteille de raki ainsi que pastèque et autres fruits.

Et nous trouvons une plage de galets, cachée en bas d'une route un peu chaotique (une pensée pour le loueur de voitures...) où nous passons une nuit délicieuse bercée du rythme des vagues et offrant au matin un lever de soleil magnifique.




SAMEDI 20 JUIN

Ce miel est vraiment un délice... Petite halte peu après avoir dépassé Mochlos dans un chemin qui descend au milieu des oliveraies pour une balade matinale qui nous permet de ramasser du thym, de l'ail sauvage et des amandes. Belle cueillette qui améliorera les spagettis de ce soir.




vue imprenable


Nous suivons la route qui nous livre des décors d'oliveraies qui semblent surveiller la mer et qui conversent en chuchotant avec les lauriers dont le rose des fleurs est éblouissant.


transport en commun de pastèques

Nous nous dirigeons vers le monastère de Faneroménis, perché sur un sommet couvert de thym dominant la mer. Nous découvrons des plages d'une blancheur immaculée sur lesquelles vient se reposer une  eau de lapis lazuli. La baignade est trop tentante, nous ne résistons pas avant de déguster notre salade de tomates enjolivée de feta fraîche et de quelques branches de thym.

 

Pour ce qui est du monastère, nous ne savons toujours pas où il se trouve... Sur la carte, je vois bien mais en physique, ça reste un mystère...

Nous continuons jusqu'à Palékastro, à l'est de l'île, réputé pour être la partie la plus sauvage de la Crète. Nous nous arrêtons au monastère de Toplou, en pierre et en mortier celui là... La cour intérieur est habillée d'une mosaïque de  galets minutieusement assemblés et de cactus gigantesques qui doivent voir s'éfriter le temps depuis des générations. Le musée protège dans ses murs des icônes émouvantes pleines de souffrance et de déchirures.

Nous posons notre tente sur la plage de Chiona où nous attend la balet des bâteau de pêche parés de petites lumières et guidés par les trois phares que nous distinguons au loin. Nous sommes bien...
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commentaires

S
Sylvie du portage ! Bonjour !<br /> cela donne envie de partir merci pour cette petite evasion attention a la portiere voir avec ta petite maman elle comprendra bon courage kenavo merci pour les photos, voilà ! En attendant les autres photos pour continuer le voyage !
N
<br /> Merci Sylvie pour ce petit passage par ici, en espérant que la balade vous a plu.<br /> <br /> <br />
C
Je voulais m'inscrire sur ta news-letter... mais y'a pas ?!?!<br /> Bon sang mais rajoutes vite ça pour que j'ai des nouvelles à chaque article !<br /> Bises
C
Et moi aussi je suis bien ! Il fait chaud et j'ai un chat noir sur les genoux... c'est presque la Crête quoi.....<br /> Merci de ce premier volet du voyage, un régal comme d'habitude. En suivant tes écrits et tes photos on y est, je te suis, je ressens avec toi toutes ces choses.<br /> Bisous et à très bientôt pour la suite.