16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 20:56

LUNDI 29 JUIN

Nous replions la tente définitivement pour ces vacances ce matin, La Canée nous attend pour trois nuits que nous avons réservées en pension. Un dernier jus de fruits au Lotos, une fois n'est pas coutume, où la compétitoin de plongée en apnée bat son plein. Les compétiteurs se préparent sur la plage face à nous et sont amenés par petites vagues de zodiac sur la plate forme que nous voyons au large. Cette discipline nous fascine, comment est il possible de descendre comme ça, avec une bouffée d'air dans ses poumons, pour voir ce qu'il y a en dessous...

Nous suivons la route sur la côte ouest que nous trouvons moins belle et moins intéressante que tout ce que nous avons pu voir jusque là. Nous passons devant le monastère de Hrissoskalitissa occupé par deux prêtres et un moine seulement.


Et la route avance, nous retrouvons le charme qui se cache dans les petis villages un peu plus à l'abri dans les terres.

Nous nous arrêtons sur la plage de Phalasarna, réputée pour son sable fin, chose assez rare ici puisque toutes les plages sont recouvertes de galets. La plage est belle, de sable, mais polluée, des sacs de chips flottant sur l'eau et du goudron dans lequel j'ai eu la bonne idée de marcher... Heureusement, l'huile d'olive ne nous manque pas, je m'en badigeonne les pieds pour enlever cette mélasse poisseuse.

Un peu plus loin sur notre route, nous faisons une halte sur la péninsule de Rodopou. Une petite route monte jusqu'au monastère de Gonias, après Kolimvari. Le monastère abrite un jardin magnifique, arrosé avec soin au moment de notre arrivée. Les murs de pierre ocre renferment un peu de fraîcheur amenée par la mer que l'on aperçoit d'ici. Nous continuons jusqu'au village d' Afrata et de sa plage minuscule, paradisiaque, cachée derrière les dernières maisons en contre bas. Nous décidons de nous arrêter un peu avant de gagner La Canée.

Arrivée à Hania, la Canée, après l'effervescence étourdissante de Platanias, énorme station balnéaire où fourmillent les scooters, les vélos, les voitures et les vacanciers dans des rues bordées de magasins, restaurants, complexes hôteliers, bars et boîtes de nuit. Quelques bouchons, beaucoup de circulation, feux de signalisation, nous n'avions pas vu ça depuis 10 jours...


La Canée et ses clochers-minarets...

Enfin, nous trouvons notre pension, qui, coup de chance énorme, est au coeur de la vieille ville, dans la rue la plus prisée... C'est un havre de tranquilité habillée de douces persiennes de bois bleu qui laissent passer les rayons du soleil pour illuminer les murs blancs, le vieux parquet couleur ébène et les tâpisseries crêtoises aux tons chatoyants de rouge.


De nouveau, nous nous retrouvons chambre 6... avec un petit balcon qui laisse deviner la mer. Le ciel est un ballet d'hirondelles qui virevoltent parmi les toits des vieilles maisons.

Nous rencontrons enfin la dame avec qui nous n'avions eu que des contacts par internet pour réserver la chambre. Nous lui lançons quelques mots de grecs quand nous apprenons qu'elle est écossaise et qu'elle s'est installée ici il y a quelques années. La conversation devient bien plus simple à mener... Elle est adorable et n'en revient pas de tout le chemin que nous avons parcouru en deux semaines. "La plupart des endroits où vous êtes allés, je n'y ai jamais mis les pieds !!" Bref, chose amusante, elle nous demande les coins que nous avons préférés pour aller y faire un tour... "Mais vous allez pouvoir écrire un livre avec tout ça !"

Nous avons deux jours et trois nuits à passer ici, dans cette ville où la vie semble douce, parmi toutes ces vieilles bâtisses, ces dédales et ces labyrinthe de ruelles étroites et colorées.

Pour notre première soirée, nous décidons de flâner à la recherche d'un restaurant, chose qui ne manque absolument pas ici. Partout, nous sommes alpagués pour venir goûter le meilleur poisson frais de toute la Canée, ici l'apéritif du patron vous sera offert, là, nous vous garantissons une soirée romantique comme à Paris, les arguments les plus variés et inattendus pleuvent sur nous, nous déclinons à chaque fois, jusqu'à arriver chez Hani ( To Xani ) où nous nous laissons entraîner jusque dans une ruelle à l'écart de cette agitation nocturne. C'est là, dans une vaisselle en terre cuite colorée de jolies fresques que nous savourons des beignets de tranches d'aubergine et des escargots cuits dans l'huile d'olives et parfumés de branches de romarin. Un délice...

Promenade nocturne pour découvrir un peu cette ville qui nous livrera demain ses secrets... Je sais que Chania nous attend, et je me languis demain de flâner en plein jour dans ses rues, de découvrir et de goûter à son atmopshère, de me sentir inconnue dans cette agitation, de ne rien comprendre à tout ce qui ce dit autour de moi, de me perdre...  A demain donc.



MARDI 30 JUIN

Lever tôt ce matin pour profiter de la fraîche volupté du matin. Petit déjeuner sur le port avec encore une fois, un délicieux yaourt au lait de brebis sucré au miel... Je le dévore littéralement. Longue balade dans les rues tant que la calme y règne encore pour quelques heures, les habitants profitent eux aussi de cette tranquilité qui leur sera volée dans quelques heures au moment de la métamorphose des rues en bazar à touristes.



La Canée, Hania la douce. Les turcs, les byzantins et les vénitiens l'ont tour à tour rêvée, approchée, apprivoisée, tous l'ont aimée, y laissant leur empreinte. Les turcs ont rajouté des minarets aux églises orthodoxes, les vénitiens ont  rythmé le port par la construction d'entrepôts, les byzantins y ont érigé des palais. Hania est un écrin de douceur suave, de charme séduisant et languissant, de beauté à découvrir aux heures les plus matinales. Ces instants où les hirondelles jouent avec les flèches des minarets, où les bougainvilliers boivent délicatement l'eau sur leurs pétales, ces moments où les balcons, les persiennes, les volets et les fenêtres sont ouverts pour laisser passer la brise marine dans les maisons, ces heures où les rues résonnent des conversations de tous les jours entre voisins.


le port et la mosquée



Le quartier turc est un dédale compliqué de ruelles abritant de beaux jardins exotiques, des murs jaunes aux portes bleues, et aussi les ruines des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Les habitants de la ville ont su tirer "profit" de ces vestiges en y établissant des jardins, des terrasses pour les restaurants, les chats des terrains de chasse et de sieste, couvrant l'ensemble de nostalgie.





Partout des petites chapelles que nous parcourons comme les pages d'un livre. Elles sont toutes couvertes de bougies et d'icônes.


Le port est fermé par un phare de pierre blanche qui se pare d'une lumière dorée le soir tombé.




Ce jour là, nous passerons notre temps à battre le pavé nonchalamment, allant d'un bout du port à l'autre, du quartier turc au quartier de la vieille ville, saluant les gens devant leurs maisons, nous arrêtant admirer l'architecture du marché en forme de croix carrée, pour finalement aller prendre un peu de repos dans notre chambre pour une sieste.




le vent danse et s'invite sous les rideaux des portes...

La journé s'achève dans un restaurant conseillé par Noria, la gérante de la pension, alors que nous la trouvons à méditer durement sur ses livres et dictionnaires anglo-grecs... "C'est difficile d'apprendre le grec ? Oh my God yes !!!"

C'est dans d'anciens bains turcs que nous nous régalerons de saveurs crétoises et turques ce soir.


MERCREDI 1er JUILLET

Lever de bonne heure ce matin encore pour se perdre encore un peu plus et badauder sur tout, sur rien...




Bien sûr, nous ne pourrons quitter la Crête sans ramener de l'huile d'olives, que nous avons mis à toutes les sauces le long de nos préparations de pâtes au réchaud et autres salades... C'est chose faite chez une voisine-copine de Noria qui tient un magasin de produits à base d'olives. Elle nous dévoile quelques secrets et nous repartons avec 3 bidons d'huile (il en faut pour les mamans forcément...) et une bouteille d'huile semie précieuse, les olives sont broyées dans un récipient en pierre. Nous achetons l'huile communément employée en Crête pour la cuisine de tous les jours.


Et puis il faut se rendre à l'évidence, les valises sont là, gisant dans un tas de vêtements, tente, duvet, maillots de bain et chaussures de randonnée, il va bien falloir s'y mettre, ranger tout ça, nous reprenons l'avion demain...

Nous passons notre dernière soirée en Crête, forts de belles images, de belles rencontres, de belles balades et de belles couleurs. Nous nous arrêtons sur le port pour regarder ce que des centaines de gens regardent à cette heure ci : le coucher de soleil sur le phare...




JEUDI 2 JUILLET

Nous partons après un dernier petit déjeuner sur le port. Deux heures de route nous séparent de l'aéroport de Héraklion, ce qui nous replonge dans les odeurs et les paysages que nous avons adorés, parcourus ces deux dernières semaines, qui seront passées bien vite, comme toutes les bonnes choses...

L'avion décolle, un dernier regard sur la Crête qui s'éloigne et finit par se confondre avec le ciel et la mer. Mais bon, il paraît qu'il fait beau à Paris, malgrè quelques passages pluvieux...




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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 18:59

SAMEDI 27 JUIN

05H45, le réveil sonne. Les yeux qui piquent, l'air grognon, des étirements à n'en plus finir et hop, debout. Le jour est déjà bien levé, donnant à la mer de belles couleurs pastelles en plus de son calme plat... Nous devons prendre le bus ce matin qui doit nous mener aux gorges de Samaria. Sans grande conviction hier soir après notre journée pourrie, nous nous sommes tout de même renseignés auprès d'une gare routière (une paillotte au bord de l'eau...) pour connaître les possibilités de transport pour les Gorges de Samaria, à la notoriété plutôt importante puisqu'il s'agit des plus grandes de toute l'Europe. Elles sont moins sauvages que celles d'Aradéna mais la descente de 16 kilomètres laisse voir de beaux panoramas. Et là, nous sommes ravis d'apprendre que oui, il y a bien un bus qui part de Sougia et qui vous amène jusqu'à l'entrée des gorges, et à 17H30, un bateau vous ramène à Sougia. C'est fantastique et cela explique notre réveil matinal... Après un bon petit déj', nous décidons de vider la tente mais de la laisser sur le sable, Inch'Allah...

Le bus nous dépose comme prévu à 08H30 en haut des gorges qui viennent d'ouvrir et devant lesquelles attend déjà une queue de randonneurs. L'entrée est payante, 10 euros.

l'entrée des Gorges de Samaria au matin

Le chemin débute par une descente un peu raide de 3 kilomètres, mais le sentier est aménagé, barrières et filets pour protéger des chutes de pierres. Il y a même des toilettes, on ne peut pas sortir des sentiers battus ici, et pour cause, c'est un parc national.Il y a beaucoup de monde, nous regrettons un peu nos balades seuls au milieu des montagnes. Aussi, nous décidons d'avancer rapidement les premiers kilomètres pour semer les autres promeneurs, nous évitons les points de vue où tout le monde se jette pour prendre des photos. On verra plus tard. Et au bout de quelques kilomètres, nous voilà un peu plus au calme pour apprécier ce qui nous entoure. Nous traversons des forêts de pins, au frais, escorqués du bruit de l'eau qui lèche la pierre.


Et puis ça y est, nous sommes au point le plus bas des Gorges. Au bout de 7 kilomètres, nous découvrons les ruines du village de Samaria, construit ici au XIVème siècle qui repose tranquillement au bord de l'eau. Nous retournons à une nature un peu plus sauvage après un petit sentier de cailloux blancs, nous sommes à l'entrée des portes de l'enfer, 2.5 mètres de large au plus étroit pour 300 mètres de haut. Les parois rocheuses qui nous enserrent sont verigineuses de hauteur, c'est tout simplement magnifique. Le vent s'y engouffre, amenant avec lui les plaintes des aigles et les voix des kri kri, les chèvres d'ici. L'eau est très présente ici encore, se frayant un chemin n'importe où pour retrouver la mer en aval.



Nous continuons lentement, en savourant l'immensité qui nous entoure et notre sentiment de petitesse au milieu de toute cette solitude. Quelques passerelles à franchir pour ne pas se mouiller les pieds, des pierres disposées en travers du cours d'eau, et des tas de cailloux un peu partout, façonnés par les marcheurs au fil de leurs passages. Je rajoute le mien...


Au bout de cinq heures de marche, nous sommes arrivés au bout de ces parois de roches qui cachent bien des beautés à couper le souffle. Nous arrivons à Agia Roumeli, enclavé entre les pieds des Gorges et la mer, aucune issue... Nous avons quelques heures devant nous avant de reprendre le bateau pour Sougia.

A l'ombre d'un tamaris, nous nous faisons cuire encore une fois un sachet de pâtes déshydratées sur notre petit réchaud. Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la fraîcheur de cet endroit, un camion de fruits et légumes est garé là, son conducteur a sorti son oreiller et au son de la radio locale, il s'apprête à passer le temps à l'aide d'une sieste... 


L'après midi touche à sa fin, le petit port d'Agia s'est rempli des marcheurs croisée dans les gorges et des visiteurs arrivés par bateau dans la matinée. Etrange de voir que cette ville vit au grè des arrivages des bateau. En effet, le notre arrive, c'est le dernier de la journée et tout ce petit monde embarque, laissant Agia Rouméli à ses habitants et aux chanceux qui passeront la nuit sur place.

A notre arrivée, nous sommes heureux de retrouver notre tente intègre, pas de mauvaise surprise. Nous mangeons dans un restaurant de cuisine locale et passons le reste de la soirée au bar le Lotos, affalés sur les banquettes à savourer un coktail. L'ambiance et l'atmosphère y sont chaleureux et calmes, la serveuse un amour de gentillesse. Et le bar est aussi le QG du 2nd Mediterranean Freediving Meeting, compétition de plongée en apnée, qui commence demain à Sougia. Les plongeurs sont là, avec leur monopalme de poisson gigantesque.

De retour sur notre plage, petit feu pour le plaisir, mais celui ci me verra m'endormir devant... Bonne nuit.

link


DIMANCHE 28 JUIN

Aujourd'hui, quel bonheur : RIEN. Lever dès que le soleil rendait l'air de la tente irrespirable, baignade, bronzette, lecture, jus de fruits frais pressés au Lotos, sieste, baignade et voilà.

Je fais une emplette de belles boucles d'oreille, mon souvenir de vacances comme lorsque j'étais petite...


Et le soir arrive déjà, nous ouvrant les portes du Lotos encore une fois, où nous sommes accueillis avec le sourire qui se doit à des habitués n'est ce pas... Ce soir, nous nous régalerons de Dakos, ce pain complet très sec sur lequel repose de la tomate, de la feta, parcourue d'un filet d'huile d'olives. Simple et délicieux.

La nuit arrive déjà, demain, nous quittons Sougia pour la Canée, la dernière étape du voyage.




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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 20:55

MERCREDI 24 JUIN

Aujourd'hui, nous nous décidons pour une randonnée dans les gorges de Zaros dont le sentier mène jusqu'à la source du même nom. La route entre Lendas et Apésokari lézarde entre les montagnes qui nous cachent encore la vallée du Messara. Nous devinons des petits villages comme celui de Krotos, à la douceur matinale presque palpable, il y a comme un parfum de tranquilité, de simplicité et de beauté.


au loin, la verte vallée de Messara




La randonnée commence derrière un lac au bord duquel il faut trouver le sentier. Après l'effervescence des tavernes en bord d'eau, nous voilà enfin au calme, parmi les chèvres et les moutons dont nous traversons le domaine là encore...


l'entrée des gorges


La paysage d'abord lunaire et désertique, cède bientôt la place à un sentier bordé d'arbres au feuillage vert de fraîcheur. Nous suivons le lit de la rivière qui nous accompagne en doux clapotis rafraîssants et vivifiants. Le vent s'engouffre dans les gorges, faisant danser les lauriers roses, nous menant  jusqu'à une forêt de chênes liège sur un petit plateau. Là se repose une toute petite chapelle pleine d'icônes, au milieu de nul part...



Nous continuons notre route pour quitter cette belle vallée et retrouver la côte. Nous nous perdons en chemin, un barrage a été construit récemment et n'apparaît absolument pas sur la carte. Si on rajoute à cela l'absence de toute indication de direction... Après une heure de demis tour, nous arrivons finalement à Kamilari où nous dormons chez Sifogiannis. 
C'est une belle pension aux volets bleus qui nous permettra de laver un peu de linge et de recharger les batteries de l'appareil photo.

Kamilari est un petit village en hauteur plein de tranquilité et de plantes qui grandissent dans un bric à brac de bacs, de pots et de bidons de récupération en tout genre. Beaucoup de charme ici où la blancheur éclatante des murs n'en fait découvrir que davantage les couleurs chatoyantes des jardins débordant de vignes, de bougainvilliers et de plantes grasses. La terrasse balayée par un vent fort nous acceuille pour un thé et un verre de raki. Nous ne ferons que ça ce soir, profiter du vent et du temps qui passe tout doucement, sans faire de bruit.




JEUDI 25 JUIN

Ce matin, visite des ruines de Festos. Beaucoup d'émotion en déambulant dans ce qui reste d'une rue, d'une maison habitée il y a quelques siècles avant Jésus Christ. Ici, une femme s'était peut être assise pour regarder calmement la plaine de Messara déroulée à ses pieds... Je m'invente des histoire de quotidien de cette époque et nous repartons pour passer quelques heures à la plage de Kalamaki. Le bronzage débardeur, short, chaussettes mérite d'être retouché...

Dans l'après midi, nous reprenons la route en direction du plateau d'Amari.


C'est un tout petit havre de verdure perdu entre les montagnes et parsemé de villages le long d'une route tortueuse. Les oliviers sont partout dans leur robe de vert au parfum ennivrant. Nous nous arrêtons au détour d'une place d'une église pour en admirer le clocher à trois cloches, au coin d'une ruelle pour suivre un chat, dans un hameau perdu en hauteur pour être submergé par une vue à couper le souffle. Personne...


Et puis nous faisons une halte dans le monastère de Moni Assomaton qui se tient dans le calme d'une ancienne école d'agriculture qui est maintenant abandonnée. Tout est en friches dans ce terrain vague mais le monastère resplendit de ses chandeliers on or et de ses murs blancs dans la chaleur de l'après midi. Nous dévorons les abricots que nous offre la dame qui garde ce lieu saint.



Pour finir notre escapade dans ce plateau, nous choisissons le village de Thronos dans lequel nous trouvons une église byzantine construite au XIème siècle. Les voutes sont recouvertes de peintures aux tons sombres dans lesquels nous devinons des regards tristes de martyrs et autres saints. Le sol est fait d'une mosaïque de tout petits galets, un travail d'orfèvre. Tout est extraordinairement bien conservé, cet endroit est émouvant. Si vous passez par là et que vous souhaitez y rentrer, il faut demander les clés de la porte au café juste à côté de l'église, comme il est coutume de le faire dans cette région apparemment...

Nous remercions celle qui nous a ouvert la porte et décidons de nous rafraîchir dans son café. Je compte quatre tables de bois, dont une recouverte de ses travaux de dentelle au crochet,  et quelques chaises de formica. L'endroit est minuscule et nous avons conscience de rentrer dans le café des habitués, désert à cette heure ci. Nous nous y sentons bien et demandons "thio bira parakalo". Deux bières que cette dame d'environ 90 ans,  toute petite et vêtue de noir nous apportera sur la terrasse. Attentionnée, elle nous amène des olives et du pain que nous savourons comme le meilleur des mets.


Nous rescendons le plateau par l'autre versant. Nous nous perdons encore une fois, si bien que ce soir, c'est un champ d'oliviers qui abritera notre tente...


VENDREDI 26 JUIN



ATTENTION, JOURNEE LOOSE...



 
Et oui, il en fallait une. Nous nous levons tôt ce matin, pour avancer un peu la route et puis nous avons décidé de voir pas mal de choses aujourd'hui. Le réveil sonne en même temps qu'arrive un 4X4 avec le propriétaire du champ d'à côté et ses fils venus l'aider aux champs : "Papa !! Tourista tourista !!". Oui, c'est ça, bonjour tout le monde...

A 08H00, nous revoilà au volant de notre voiture tout terrains, nous partons d'Amari pour prendre un chemin qui passe par les gorges vertigineuses de Kourtalio Tiko. Bien entendu, nous nous reperdons encore une fois. Nous ferons cela toute la journée, car à force de vouloir se perdre dans les petites routes, et ben on se perd vraiment. Et ces itinéraires ne figurent pas sur notre carte non plus... Mais heureusement, nous tombons souvent sur des habitants qui bien que éberlués par notre présence, nous indiquent gentiment que nous nous engageons dans un cul de sac. Merci...

Nous voulons trouver un sentier de randonnée qui mène au monastère de Prévali. Il y a bien une route tracée pour les voitures qui existe, mais nous voulons marcher un peu. Après avoir trouver le village point de départ, nous nous engagerons dans deux chemins différents (ce qui représente un peu plus d'une heure de marche), avant de nous dire que c'est foutu, ce chemin qui existe, on ne le trouve pas. Demi tour.

Re voiture et re super idée : il y a une superbe balade qui suit une rivière et qui descend jusqu'à une plage du nom de Palm Beach à l'abri d'une crique. L'idée est séduisante, c'est reparti. Nous trouvons le pont qu'il faut traverser et nous nous engageons sur une piste blanche dont la poussière est levée de manière désagréable à chaque passage de voiture (assez nombreuses en plus, sans compter l'excursion guidée de 20 4X4 que nous croisons...).  Nous trouvons ce que nous croyons être ce petit sentier tranquille tant attendu, 15 minutes de marche et cul de sac (je précise qu'il y avait bien un panneau, bon complètement rouillé et déchiqueté par le temps, mais y en avait un quand même...). Demi tour... Sur le chemin, petit réconfort avec une tranche de pastèque fraîche chez un crétois hippy qui vend quelques fruits que l'on peut déguster à l'ombre d'un figuier. Il ne comprend pas cette histoire de chemin de randonnée que nous cherchons partout, nous traîte de gens à la recherche d'aventure, mais nous offre des fraises de son jardin, alors ça va, je m'énerve pas...


la vue est belle quand même...

Nous continuons avec l'idée de nous détendre à la plage après ces ratés... Nous traversons des campagnes verdoyantes, sur tapis rouge. Le contraste est magnifique.



Nous nous arrêtons, ou plutôt passons devant la plage de Frangokastello. Cet endroit est lunaire, plat, quelques buissons d'épineux de temps en temps, beaucoup de tavernes sans aucun charme et une ribambelle de camping cars. Nous partons, pas de plage. Demi tour.

Il faut prendre une décision, et la bonne maintenant... Nous savons que demain, nous voulons faire les gorges d'Aradéna, six heures de marche dans un décor somptueux paraît-il. Autant se rapprocher au maximum de ces gorges pour trouver un endroit pour poser la tente, et se poser enfin... Nous regardons la carte en quête d'une plage pour dormir.... Loutro. allez, c'est parti.

La route est franchement périlleuse. Il faut emprunter une route de montagne très sineuse, qui monte, monte, croise des chèvres par ci par là, pour arriver à l'entrée des gorges et redescendre ensuite sur la côte, à Loutro. Nous traversons le village d'Anapoli, ville fantôme peuplée de tavernes et de pensions totalement désertées. Puis Aradéna  que l'on gagne par son pont de métal qui traverse les gorges. Architecture impressionnante qui donne le vertige. Demain, nous serons tout en bas, dans ce désert ocre moucheté de pins. Nous sommes ravis, et décidons de descendre sur Loutro, il nous reste 10 kilomètres à faire et à nous la plage et les doigts de pieds qui grillent... Seulement voilà, il n'y a pas de route qui mène à Loutro, ce n'est accessible qu'en bateau...de pêche. Nous sommes en haut d'une piste à moutons, et certainement pas à voitures de location... M.... ! C'est infranchissable. On pourrait aller un peu plus à l'ouest, mais les routes s'arrêtent ici, il faut prendre le bateau ou remonter tout au nord de la Crête pour redescendre sur la côte sud ouest... Nous sommes déçus, et fatigués, il est 16H00, et nous n'avons fait que rouler. Et il faut se rendre à l'évidence, nous renonçons à Aradéna, il faut continuer. Demi tour.

Et oui, demi tour pour reprendre cette route tortueuse. Décision est prise d'aller à Sougia, sur la côte sud ouest en remontant sur la Canée, au nord de la Crête, pour retrouver la route qui redescend. Nous retraversons ces montagnes arides, ces oliveraies, et croisons rapidement l'effervescence de la périphérie de la Canée. Et hop, on redescend, pour franchir une fois encore les montagnes, dans l'autre sens. Mais les orangeraies, les montagnes couvertes d'un tapis vert luxuriant, les champs verts émeraude et les éoliennes qui dansent au vent dans la fraîcheur du soir nous consolent amplement.


Nous roulons, passant par des villages cachés où les fontaines conversent avec les platanes. Et puis enfin, Sougia après trois heures de route. Nous décidons de boire un jus de fruits fraîchement pressé, et là, nous remarquons et goûtons à la douceur du lieu. Nous sommes à une terrasse au bord de la plage, tout est calme. Et nous trouvons une plage sur laquelle reposent déjà quelques tentes, sans que cela semble gêner qui que ce soit. Nous posons la notre à notre tour. Sougia nous plaît et nous y resterons trois jours.


Il est 19H30, journée pourrie magnifique...

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 20:10

DIMANCHE 21 JUIN

Ce matin nous envisageons une petite marche dans la Vallée des Morts, une gorge qui prend naissance non loin du village de Zakros. Cette appellation peu engageante s'explique par la présence d'anciens tombeaux antiques retrouvés dans les parois rocheuses.

La route nous mène à travers la montagne parsemée d'oasis d'oliveraies. Le vert des oliviers semble de jade sur les tapis de paille dorée étendus à leurs pieds. Ils trônent là, parmi les cigales déjà assourdissantes et il règne un fort parfum de terre et d'olive. Cette odeur en est presque entêtante, mêlée à la chaleur qui commence déjà à se faire sentir.  Nous remarquons également un réseau compliqué d'arrosage des champs, l'eau est puisée au sein des sources et chemine ensuite dans des longueurs et des longueurs de tuyaux pour irriguer ces précieux arbres.



Un peu partout, la montagne accueille des villages dont les murs blancs brillent au soleil et cachent des fontaines rafraîchissante à l'ombre d'une petite place, au coin d'une maison. Là où nous passons, le temps semble s'écouler doucement, regardant les gens vivre. Nous arrivons à Zakros dont les terrasses des cafés sont toutes occupées par des hommes jouant à égrainer leurs chapelets en sirotant du raki servi dans de petites fioles de verre.




Nous nous engageons sur le segment du chemin de randonnée qui nous conduira jusqu'à la plage de Kato Zakros, à environ 10 km d'ici, en suivant le lit de la rivière caché au fond des gorges. Nous passons parmi quelques habitations dont l'effervescence des jardins nous surprend. Partout des abricotiers, des amandiers, des grenadiers. Les abricots dorant au soleil ont l'air doux et sucrés, irrésistibles...




Et puis enfin le lit de la rivière, blotti entre les hautes parois de la gorge. L'eau a disparu avec l'arrivée des beaux jours, mais nous suivons un tuyau noir qui serpente sur le chemin, transportant les richesses de la source de Zakros jusqu'à Kato Zakros.Curieux de s'imaginer des hommes construire et faire passer ce tuyau dans cet endroit. Et surprenant de se rendre compte de la variété et de la luxuriance de la végétation : des lauriers en fleur, des platanes et des figuiers qui s'étalent en suivant le cours de la rivière muette ce jour là. Les gorges ont abrité autrefois un village dont il reste quelques ruines qui dorent et paressent au soleil. 



Halte très rapide à Kato Zakros dont nous remarquons les jardins pleins de fraises, de tomates et de pieds de basilic énormes, là, en plein soleil mais qui survivent grâce à de nombreux arrosages journaliers. Nous remontons les gorges dans l'autre sens avant de nous affaler dans un soupir d'aise à la terrasse du café désertée au profit de la salle un peu plus fraîche. A l'intérieur, que des hommes qui jouent encore aux cartes. Je me sens un peu seule au moment d'aller demander un petit quelque chose à boire au patron...

Nous trouvons une pension à Palekastro, ce soir nous passerons la nuit chez Katerina, dame accueillante de sourires et de jus de pêche. La chambre donne sur un patio plein de plantes qu'elle bichonne. Un chat y vient souvent au début de la soirée et semble affectionner les touristes de passage puisqu'il fait des huit entre nos jambes en ronronnant tout ce qu'il peut. Ce sera notre pote de ce soir. Katerina connaît quelques mots de français et nous explique que chez elle, "Ca n'est pas le louxe, mais c'est bien". C'est même parfait. Tellement que nous y ferons une grasse matinée d'un sommeil de plomb...




LUNDI 22 JUIN

Petit déjeuner dans le patio ce matin, toujours accompagnés du chat très bavard. Yaourt de lait de brebis sucré au miel de thym acheté vendredi, je me découvre une nouvelle passion gastronomique. J'en veux des kilos, je ne veux me nourrir que de ça désormais...

Nous retournons de nouveau sur Kato Zakros pour une nouvelle balade, la grotte de Pelekita. Il faut suivre un sentier côtier jusqu'à trouver l'entrée de cette cave à deux heures de marche. Nous partons aux environs de midi, ce qui, nous le savons bien, est franchement débile... Et pour cause, pas de vent, un soleil de plomb et pas un brin d'ombre à la ronde. La grotte dont l'entrée est gardée par un figuier est une aubaine et nous permet de nous rafraîchir un peu...






 La baie de Kato Zakros abrite un bâteau réduit à l'état d'épave dont la coque a été gravement endommagée par les récifs il y a  deux ans. Il transportait des passagers venus de Lybie. Aucune victime à déplorer mais le navire sèche ainsi depuis tout ce temps, faute de moyens pour être découpé.

L'arrivée est la bienvenue, de même que le banc à l'ombre d'un tamaris où nous avons laissé la voiture...



De nouveau sur les routes, nous entamons notre descente vers le sud, en passant par des petites pistes de montagne. Xerokambos, Ziros, Agia Triada, Goudouras, Analipsi, Koutsouras sont autant de noms de villes et de villages à savoir déchiffrer sur les panneaux écrits en grec. Même en s'aidant des noms du Routard transcrits en langue hellénique, ce n'est pas toujours facile et les demis tours sont fréquents...


Encore une série de lacets qui n'en finissent de monter en se tortillant...



Nous nous arrêtons après quelques paysages qui nous laissent sans voix dans la petite ville de Myrthos réputée pour sa douceur de vivre et ses hirondelles qui ne migrent jamais malgrè l'hiver. En effet, la halte est un havre de tranquilité dans lequel nous choisissons une plage pour poser notre tente une fois la nuit tombée. Mais avant ça, une terrasse au calme en bord de mer et un imam baïldi (plat à base d'aubergines fondantes) dans un resto niché au creux d'un patio... à chats.



MARDI 23 JUIN

La nuit a été douce et le petit déjeuner, un rêve...



Beaucoup de route cette matinée là, nous voulons suivre la côte qui s'avère en réalité être trop bétonnée à notre goût. Demi tour et nous retrouvons un nouvel itinéraire dans les terres. Nous passons par le village de Sykologos où le temps paraît s'être arrêter pour de bon. Ici, les hommes sont aux terrasses, les femmes conversent en brodant à l'ombre des ruelles fraîches. On regarde passer le temps, il est si calme et ralenti qu'on pourrait le saisir, le tenir, le posséder. C'est exactement ce que doivent faire les habitants de Sykologos, comme un don qui leur a été donné...




Kato Simi est un village un peu plus haut dans lequel nous décidons d'aller faire le plein de nos cubis d'eau dans une source dont l'eau coule d'une fontaine sur la place principale. Nous trouvons une cascade dont les clapotis vont nous retenir quelques heures le temps de pâtes aux légumes cuisinés à l'huile d'olive et d'une sieste...


Nous continuons en passant par la plaine du Messara qui, avec le plateau de Lassithi, constitue le grenier de la Crète. Grâce aux multiples sources, c'est une mer d'oliviers qui nous accueille, sur laquelle nous roulons sur des pistes poussiéreuses, dont la voiture doit encore se souvenir...



La prochaine étape est Lendas, un village au bord de mer flanqué de deux montagnes. La route est interminable, en lacets qui découvrent puis cachent et relaissent apercevoir la mer qui se reflète dans le ciel. Où commence l'une et où finit l'autre ? Des montagnes arides, découpées, tapissées de thym où se régalent les abeilles. Leur élixir est récolté dans des ruches de toutes les couleurs disposées çà et là.  Nous arrivons enfin à Lendas, village adorable certes, mais adorable de pensions, hôtels et restaurants, et rien d'autre, comme c'est le cas de beaucoup de villes côtières par ici. Impossible de poser la tente ici, c'est évident. Déçus, fatigués, nous faisons un nouveau demi tour en décidant de nous rapprocher de notre étape de demain, on verra où planter la tente. Nouvelle lecture du Guide du Routard concernant Lendas et ses environs, et nous lisons un petit encart décrivant une plage tout près de Lendas sur laquelle on trouverait des hippies et des nudistes. "Contourner la montagne à l'ouest de Lendas, un petit chemin descend etc..." Nouveau demi tour et découverte enfin de cette plage tant attendue et espérée.


Effectivement, quelques personnes sont déjà installées depuis quelques temps sous tente, paréo, branches de palmier, un peu de tout qui puisse constituer un abri. Nous plantons notre tente et savourons la quiétude qui se dégage de cet endroit. Pas de bruit inutile, le tintement des chèvres au loin, la balade des vagues et c'est tout. Le soleil se couche allumant les étoiles et ouvrant la porte à la Voie Lactée. Nous sommes allongés sur le sable encore chaud de la journée, il n'y a rien à dire, rien à penser, si ce n'est que je suis exactement là où j'ai envie d'être à ce moment précis.



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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 13:30

Une terre baignée par les eaux de la Méditerranée. Une terre façonnée par les vents secs de l'Afrique. Une terre criquée de grottes, de gorges, de canyons. Une terre aride de rouge, d'ocre où s'étendent des déserts de rocailles et de thym séché, paradis des abeilles. Une terre de routes sinueuses qui montent, serpentent, enlacent les montagnes. Une terre bénie des dieux qui l'ont pourvue de mille sources d'eau claire, vivifiante, presque miraculeuse. Une terre d'oasis d'oliviers, de lauriers en fleurs, de jardins, de plantes grasses. Une terre de villages accrochés en nid d'aigles. Une terre où l'on arrive à saisir le temps.

Une terre où il fait bon vivre : la Crète.

Voyage juin 2009




JEUDI 18 JUIN

Poser sur l'aéroport de Héraklion, nous descendons de l'avion et déjà sur le tarmac, les odeurs d'eucalyptus, de pinèdes, d'oliviers se mêlent au parfum du soleil et des vacances. Il fait chaud et Paris nous semble loin.

Nous récupérons notre voiture de location qui sera un peu comme notre maison pendant ces deux semaines et nous filons par le nord est, l'effervescence de la ville nous déroute un peu. Les premiers paysages défilent sous nos yeux, notre première étape sera Agios Nikolaos où nous décidons de passer la nuit dans une pension.

"C'est là ? Tu crois que c'est là ? Je vois pas de numéro sur la porte et ça semble désert. " Et pour cause, nous arrivons devant la pension à l'heure de la sieste, il est quatre heures de l'après midi. La curiosité un peu forte nous hisse sur la pointe des pieds pour regarder à travers les grilles de la porte. Nous découvrons un patio dans lequel jouent et dorment une ribambelle de chats. Ils sont à l'ombre d'un figuier majestueux sur l'épaule duquel s'appuie une vigne qui n'en finit pas de s'entrelacer, de s'élancer, de s'agripper en hauteur à tout ce qu'elle peut. Et là, presque effacé, le numéro que nous cherchions, le 15.



C'est un couple qui nous accueille, avec sourires et poignées de mains de bienvenue. Côté pratique, le monsieur parle français après avoir vécu à Avignon et nous présente donc avec fierté la chambre qu'il nous propose "La numéro 6, la plus belle." Les persiennes tiennent fermées à l'aide de deux chaises rouillées sans assise, tout est cassé, vieux, ça sent (enfin, ça pue) le chat de partout, mais oui, on a la plus belle vue sur le patio. Le jardin est luxuriant, débordant de verdure, de couleurs enchevétrées dans une jungle rafraîchissante où les chats paressent. "La salle de bains et les toilettes. " Ah... Oui... La douche est dans les toilettes, rien ne semble avoir vu ni personne ni une éponge depuis bien longtemps, mais ça fonctionne alors en faisant vite ça passe...



La nuit, tour dans la ville qui est sortie de sa torpeur de l'après midi. Elle s'est réveillée et semble enfin se mettre à vivre. Petite ville en bord de mer avec force de restaurants de poissons, bars branchés, mais en fouinant un peu, nous arrivons à nous perdre dans des ruelles ombragées dont les trottoirs sont submergés de pots de fleurs. Nous goûtons à la fraîcheur du soir en même temps que des mezzes.

Et puis retour au bercail où nous respirons les odeurs du jardin qui étaient restées prisonnières de la chaleur de l'après midi. Je me retrouve avec du jasmin, du passiflore et des fleurs de datura plein les bras, offerts par la dame aux fleurs, appelée ainsi par son mari. Nous prenons le frais sur le toit de la maison, les chats sont bien surpris de nous trouver là à siroter une bière en écoutant la rumeur de la ville chanter avec le vent dans les bougainvilliers. Je crois que nous occupons leur terrain de chasse...


VENDREDI 19 JUIN

La nuit a été horrible. Bourrasques de vent et plaintes des guerres de chats toute la nuit. J'ai eu envie d'un Karcher surpuissant pour calmer tout ce petit monde qui vous ronronne dans les pattes le lendemain matin en recherche de caresses. J't'en foutrais moi !

Nous reprenons la route direction Mochlos, un petit village de pêcheurs sur la côte.


sur la route de Mochlos

La route serpente parmi les falaise dominant la mer, et nous sommes surpris de la végétation riche qui nous entoure. Mochlos s'avère être en fait un village de tavernes au bord de l'eau, mais nous apprècions cette halte qui me permet de déguster de la purée d'aubergines et de la seiche grillée agrémentée d'un simple trait d'huile d'olive et d'un filet de jus de citron.



Nous décidons de camper ce soir et nous nous mettons en quête d'un coin isolé. Nous croisons une maison en bord de route qui arbore une pancarte indiquant en français une vente de miel de thym. Intrigués, nous approchons de la terrasse et sommes accueillis par une française venue de Belfort s'installer ici pour rejoindre son compagnon.  Ancienne institurice, elle vit de culture de miel, d'huile d'olives et de fruits. Grandes poignées de mains entre voisins de l'est. "Vous tombez bien, c'est l'heure du raki ! " Bon sang ! Le raki est un alcool fait avec les restes de la presse du raisin au moment de la fabrication du vin et titre à 40°...  Je m'étouffe à moitié en buvant mon verre... Nous passons ainsi un moment sur cette terrasse pleine de fraîcheur, de douceur de vivre, d'hospitalité et de simplicité. Nous goûtons aux amandes fraîches qu'on nous décortique, aux pêches du jardin et au miel, un élixir délicieux tel que je n'en n'avais encore jamais mangé. Nous sommes bien, comme chez nous parmis ces gens adorables. Nous repartons comblés de cette belle rencontre avec un pot de miel pour le petit déj, une bouteille de raki ainsi que pastèque et autres fruits.

Et nous trouvons une plage de galets, cachée en bas d'une route un peu chaotique (une pensée pour le loueur de voitures...) où nous passons une nuit délicieuse bercée du rythme des vagues et offrant au matin un lever de soleil magnifique.




SAMEDI 20 JUIN

Ce miel est vraiment un délice... Petite halte peu après avoir dépassé Mochlos dans un chemin qui descend au milieu des oliveraies pour une balade matinale qui nous permet de ramasser du thym, de l'ail sauvage et des amandes. Belle cueillette qui améliorera les spagettis de ce soir.




vue imprenable


Nous suivons la route qui nous livre des décors d'oliveraies qui semblent surveiller la mer et qui conversent en chuchotant avec les lauriers dont le rose des fleurs est éblouissant.


transport en commun de pastèques

Nous nous dirigeons vers le monastère de Faneroménis, perché sur un sommet couvert de thym dominant la mer. Nous découvrons des plages d'une blancheur immaculée sur lesquelles vient se reposer une  eau de lapis lazuli. La baignade est trop tentante, nous ne résistons pas avant de déguster notre salade de tomates enjolivée de feta fraîche et de quelques branches de thym.

 

Pour ce qui est du monastère, nous ne savons toujours pas où il se trouve... Sur la carte, je vois bien mais en physique, ça reste un mystère...

Nous continuons jusqu'à Palékastro, à l'est de l'île, réputé pour être la partie la plus sauvage de la Crète. Nous nous arrêtons au monastère de Toplou, en pierre et en mortier celui là... La cour intérieur est habillée d'une mosaïque de  galets minutieusement assemblés et de cactus gigantesques qui doivent voir s'éfriter le temps depuis des générations. Le musée protège dans ses murs des icônes émouvantes pleines de souffrance et de déchirures.

Nous posons notre tente sur la plage de Chiona où nous attend la balet des bâteau de pêche parés de petites lumières et guidés par les trois phares que nous distinguons au loin. Nous sommes bien...
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